Louis VI (1108 - 1137), qui est connu sous le nom de Louis le Gros, s'était appelé dans sa jeunesse l'éveillé. C'est lui qui fit sortir la royauté Capétienne de l'obscurité. Il vécut dans une étroite union avec l'église: Suger, abbé de Saint-Denis, était sonprincipal conseiller et son ami; mais Louis VI gagna surtout une grande force en s'alliant aux Communes. Les Serfs, c'est-à-dire esclaves et les Vilains, condition juste au dessus des Serfs, avaient essayé plusieurs fois de s'affranchir de leurs misères par des révoltes qui furent cruellement réprimées; mais au onzième siècle, un grand nombre eux parvinrent à gagner la liberté. En différents endroits, des Serfs et des Vilains formèrent des associations, qu'ils appelèrent Communes.Tous les membres de la Communes juraient de se soutenir et de se défendre les uns les autres. les Serfs et les Vilains réunis en Communes obtinrent une charte, c'est-à-dire un parchemin ou étaient marqués les devoirs de la Commune envers son seigneur et ceux du seigneur envers la Commune.
Avant d'obtenir la charte, les Vilains devaient payer à leur seigneur tout ce que celui-ci leur demandait. Après qu'ils l'eurent obtenue, le seigneur ne put exiger d'autres redevances que celles qui étaient réglées par cette charte. Avant, les Vilains étaient gouvernés par le seigneur. Après qu'ils eurent obtenue la charte, ils élurent un conseil chargé de gouverner la commune et de rendre la justice; ils eurent des maires et des échevins nommés par eux.
Ils se réunirent en assemblée générale, pour faire les élections et discuter de leur affaires. Avant d'obtenir la charte, les Vilains et les Serfs étaient soumis au caprice de leurs maitres. Après, ils furent des Bourgeois et des hommes libres. Pour obtenir les chartes, il fallut quelquefois de sanglantes révoltes; d'autres fois, les seigneurs les accordèrent sans difficulté.
Pour défendre leurs droits, les Communes eurent une milice. En France, les premières Communes furent le Mans, Cambrai, Noyon, Beauvais, Saint-Quentin, Laon, Soissons.
Ce sont des villes du nord. Dans le sud de la France, les villes avaient conservé les libertés municipales du temps des Romains. Ces libertés s'accrurent au onzième et au douzième siècle.
On a eu tort d'appeler Louis VI le père des Communes, car il n'a pas institué une seule Commune dans ses domaines; mais il voyait avec plaisir qu'il s'en établit chez ses vassaux, parce que la puissance de ceux-ci en était diminuée. Il a confirmé plusieurs charte concédées par ses vassaux: c'est pourquoi les Communes le regardèrent comme leur protecteur.