Jean II le Bon

Le successeur de Philippe IV de Valois son fil Jean II, à qui l'on donna le surnom de Bon à cause de sa bravoure. Violent, capricieux, aimant passionnément les fêtes et les plaisirs, Jean II le Bon mécontenta bientôt tout le monde. Quand il eut épuisé le trésor,ce qui arriva vite, il recourut aux plus mauvais moyens pour les remplir: les impôts. Ces moyens ne suffisant pas, il fut obligé de convoquer en 1351 les Etats Généraux pour obtenir de l'argent; ils accordèrent de quoi entretenir une nombreuse armée pendant un ans; mais ils exigèrent que les impôts qu'ils établissaient fussent payés par tous les habitants du royaume sans distinction de rang, c'est-à-dire par les nobles aussi bien que par ceux qui ne l'étaient pas.
En 1356, le roi d'Angleterre entre en France par Calais et ravage l'Artois.



jean II le bon





Son fils le prince de Galles, qu'on appelait aussi prince noir à cause de la couleur de son armure, dévaste les provinces du centre de la France. Jean le Bon marche contre lui à la tête d'une armée, presque aussi nombreuse et aussi brillante que celle qui avait combattu à Crécy, et il atteint les Anglais à Maupertuis près de Poitiers. Les Français sont encore une fois vaincus, et le roi Jean le Bon est fait prisonnier avec un de ses fils et une grande partie de la noblesse. Le fils ainé du roi, le dauphin Charles, plus tard Charles V, âgé de dix-huit ans, s'était enfui du champ de bataille de Poitiers, courru à Paris, prit le titre de lieutenant du roi et convoqua les Etats Généraux. Les Etats Généraux étaient justement exaspérés du désastre de poitiers, et de l'incapacité dont le roi avait fait preuve. Ils voulurent diriger eux-mêmes le royaume, en donnant au dauphin Charles des conseillers nommés par eux, et sans lesquels il ne pourrait rien faire. Le dauphin, qui était très habile, ne résista pas ouvertement; il voulut gagner du temps et renvoya les députés pour quelques mois.
Mais ceux-ci se réunirent de nouveau dans le courant de l'année 1357, et se montrèrent de plus en plus mécontents. Pour comble de malheur, les paysants se révoltèrent.


Cette révolte s'appela la Jacquerie parce qu'on avait coutume de donner aux paysans le surnom de Jacques Bonhomme. La guerre civile ajoutait donc ses horreurs à celles de la guerre étrangère. Le roi Jean le Bon, toujours prisonnier des Anglais, voulut sa liberté: il signa un traité par lequel il cédait au roi d'Angleterre la moitier de la France: le dauphin refusa de l'exécuter, et la guerre continua. Edouard III, débarqué à Calais avec une nombreuse armée, ravagea plusieurs provinces, et vint menacer Paris en 1359; mais le dauphin défendit à ses généraux de combattre; les Anglais, lorsque les vivres commencèrent à leur manquer, consentirent enfin à une paix raisonnable. Par le traité de Brétigny près de Chartres le 18 mai 1360. La France abandonna au roi d'Angleterre l'Aquitaine jusqu'à la Loire, et la rançon du roi Jean le Bon fut fixée à trois millions d'écu d'or. le roi rentra dans ses états, et reprit l'administration. L'adversité ne l'avait pas rendu plus sage. Le duc de Bourgogne étant mort, le roi hérita de ce duché; au lieu de le garder, il le donna à son plus jeune fils, Philippe le Hardi, qui avait vaillament combattu à ses côtés à Poitiers. Philippe le Hardi fut le chef de cette maison de Bourgogne, qui devait se rendre aussi puissante que les rois de France, et mettre plus d'une fois la monarchie en péril. Jean le Bon ne mourut pas en France. Un de ses fils était resté à Londres, après la paix de Brétigny, comme otage, pour garantir le payement de la rançon du roi. Il s'échappa. Jean jugea que l'honneur l'obligeait à retourner en Angleterre. Il y mourut en 1364. Le dauphin Charles succéda à son père.