A l'avènement de Philippe de Valois en 1328, la France était le plus puissant royaume de la chrétienté. Philippe VI de Valois n'était que le neveu de Philippe le Bel; le roi d'Angleterre, Edouard III, étaitpar sa mère Isabelle, le petit-fils de Philippe le Bel. Si les femmes n'avaient pas été exclues du trone par la loi Salique, Edouard III, roi d'Angleterre, aurait donc été en même temps roi de France. Edouard III ne reconnut pas la loi Salique, et résolut de revendiquer ses droits à la couronne de France; mais Philippe de Valois prit possession du pouvoir sans résistance, et l'année même de son avènement, il remporta une grande victoire à Cassel sur les Flamands révoltés contre leur comte.
Edouard III d'Angleterre ne voulut pas lutter contre un roi si puissant, et même il vient rendre hommage à Pilippe de Valois, dont il était le vassal pour le duché de Guyenne.
Edouard III n'avait pourtant pas renoncé à la couronne de France. Il chercha des alliés en Allemagne et en Flandre. Philippe le Valois, de son côté, s'allia aux Ecossais, qui étaient en guerre avec Edouard III. Voici dans quelles circonstances la guerre de cent ans éclata.
Un prince de la famille royale, Robert d'Artois, condamné au bannissement et à la confiscation de ses biens pour différent crimes, se réfugia auprès Edouard III et l'excita à faire valoir ses prétentions par les armes. En 1337, Edouard III déclara la guerre à Philippe et prit le titre de roi de France. Ainsi commença la guerre qu'on appelée la guerre de centans. En apparence, le roi de France était bien plus puissant que le roi d'Angleterre; car la France était plus étendue, plus peuplée, plus riche que l'Angleterre. Philippe le Valois avait un pouvoir presque absolu. On le considérait comme le premier roi de la chrétienté, et de toute l'Europe, les chevaliers se rendaient à sa cour, qui était le modèle des cours royales. Mais Philippe et son successeur, Jean le Bon gouvernèrent mal et combattirent mal. Ils mirent leur point d'honneur à se jeter dans le mêlée pour y donner de grands coups d'épée. Ils dédaignaient l'infanterie, qui combattait de loin, en lançant des flèches avec des arcs, et par orgueil féodal, ils ne se servirent jamais qu'à regret des vaillantes milices des Communes de France. Ils ne savaient ni organiser, ni commander une armée. Au contraire, les rois Anglais avaient, à côté de leur chevalerie, une infantrie solide, composée d'archers, fournis par les milices des Communes d'Angleterre. Ils mettaient dans leurs troupes de l'ordre et de la discipline. C'est pourquoi avec des armée bien moins nombreuses, ils remportèrent de grandes victoires sur les chevaliers de France. Edouard III trouva d'abord dans les Flamands d'utiles alliés. Le comte de Flandre, Louis de Nevers, resta fidèle au roi de France, qui l'avait soutenue contre ses sujets; mais les Flamands étaient pour l'Angleterre; car ils tiraient de ce pays les laines dont ils avaient besoin pour la fabrication des draps, leur plus florissante industrie. Ils se révoltèrent de nouveau contre leur comte, mirent à leur tête un riche bourgeois de Gand, le brasseur, Jacques Artevelde, qui fut pendant plusieurs années le maitre absolu de la Flandre, et allié des Anglais. Grâce au concours des Flamands, la flotte Anglaise remporta près du port de l'Ecluse, sur les côtes de Zélande, province de Hollande, une grande victoire sur la flotte Française en 1340. Celle-ci mal commandée, se laissa surprendre dans un mauvaise position, et fut presque entièrement détruite.
La même année, Edouard III assiégea Tournai sans pouvoir la prendre; une trêve fut conclue, mais les Français et les Anglais se combattirent en Bretagne, ou Jean de Montfort et Charles de Blois se disputaient le duché. Cette guerre fut appelée la guerre des deux Jeannes, parce que les femmes des deux prétendants s'appelaient Jeanne, s'y firent remarquer par leur courage et leur persévérance: elles soutinrent la lutte pendant que leurs maris était prisonniers. Les Anglais appuyaient Jean de Montfort, et les Français Charles de Blois; la querelle ne se termina que sous le règne de Charles V, le petit-fils de Philippe IV de Valois. La guerre entre Edouard III et Philippe IV recommence en 1346, quand Edouard III débarque en Normandie, s'empare d'un grand nombre de villes et vient même menacer Paris, puis il se met en retraite vers le nord. Philippe IV le suit de près, et le rencontre à quelques kilometres d'Abbeville, près du village de Crécy, qui a donné son nom à la bataille. L'armée Française y subit une défaite désastreuse. Edouard III continue sa marche vers le nord, et met le siège devant Calais. Calais se défend pendant onze mois. Le roi d'Angleterre s'établit devant la ville et se fortifie si bien que Philippe IV, venu avec une grande armée, n'ose l'attaquer. Les assiégés, se voyant réduits à la disette, se résignent à capituler. En 1348, un épouvantable fléau vint fondre sur la France: c'était la peste noire, qui enleva, dit-on, le tiers des habitants en Europe. Philippe IV de Valois établit le premier la Gabelle, impôt sur le sel, qui fut si lourd et si odieux aux population.
Philippe IV de Valois acquit du comte de Vienne le Dauphiné en 1349. Cette province devint le domaine du fils aîné du roi, qui porta dès lors le titre de Dauphin. Philippe IV de Valois mourut en 1350.