Charlemagne (742-814)
Les deux fils de Pépin le bref, Charles (Charlemagne) et Carloman, se partagèrent son héritage.
Mais Carloman mourut au bout de trois ans, et Charles devint seul roi des Francs.
Il fit la guerre pendant presque toute sa vie, et recula de tous cotés les frontières de ses états. Il mérita autant de gloire par son bon gouvernement que par ses conquetes; il voulut instruire ses peuples qui étaient plongés dans une profonde ignorance.
Aussi la postérité le connait sous le nom de Charlemagne, c'est-à-dire Charles le Grand.
Charlemagne acheva de soumettre l'Aquitaine qui s'était révoltée. Il fit la guerre en Italie aux Lombards qui continuaient à menacer le Pape; il détruisit leur royaume, réunit à ses états l'Italie du nord, et devint aussi roi d'Italie en 774. Les Arabes étaient encore maitre de l'Espagne; mais ils éraient divisés et se faisaient la guerre entre eux. Charlemagne alla les attaquer; il s'empara de plusieurs villes. mais de retour, l'arrière-garde de son armée fut surprise et détruite à Roncevaux par les Basques ou Vascons. C'est là que fut tué le neveu de Charlemagne, le comte Roland: sa bravoure et ses exploits restèrent fameux, et à sa mort furent célébrés par les poètes Français du moyen age. Charlemagne acheva la conquête de la Germanie commencée par ses prédécesseurs, en soumettant les Saxons. Ce peuple habitait entre le Rhin et l'Elbe. Il était resté paien. Charlemagne entrerprit de le dompter et de le convertir au christianisme. Les Saxons résistèrent avec acharnement: tantot ils se retiraient dans leurs forets, tantot ils feignaient de se soumettre, et recevaient le bapteme, mais ils se révoltaient aussitot que l'armée Franque avait quitté leur territoire. Leur chef le plus célébre fut Witikind, qui fini par se faire chretien. Charlemagne ne se laissa pas décourager par cette longue résistance, qui dura plus de trente ans (772 - 804). Il fit mettre à mort un grand nombre de Saxons, transporta une partie de la population de la saxe dans d'autre provinces, fonda des évèchés et des monastère, et publia des lois rigoureuses qui punissaient de mort la violation des commandements de l'église. Après lui la Saxe resta chrétienne. Entre l'Elbe et l'Oder habitaient des peuples Slaves: Charlemagne les soumit au tribut. Aux bord du Danube, dans la Hongrie actuelle, étaient établis les Avars. C'était un peuple venu d'Asie, qui se rendait redoutable par les incursions qu'il faisait pour ravager et pour piller. Charlemagne les attaqua: les Francs prirent et pillèrent le camp qui leur servait de capitale et ou ils avaient amassé d'immenses richesses; leur royaume fut détruit.
Ainssi Charlemagne régnait sur la Gaule, sur une partie de l'Italie et de l'Espagne, sur la Germanie. Son royaume comprenait à peu près tous les pays qui avait formé l'empire Romain d'Occident. Il avait rendu, comme son père Pépin le bref, de grand services à la Papauté. Ses conquetes avait été aussi des conquètes pour l'église. Ainsi, par la guerre de Saxe, en meme temps que Charlemagne gagnait de nouveaux sujets, l'église gagnait de nouveaux fidèles. Le roi des Francs et le Pape étaient donc étroitement alliés. Ils s'entendirent pour relever le titre d'empereur Romain, qui vivait encore dans la mémoire des peuples. En l'an 800, le jour de noel, le roi vint à Rome, dans la basilique Saint Pierre, pour assister à la célébration de la messe. Au moment ou, placé devant l'autel, il s'inclinait pour prier, le Pape Léon lui mit une couronne sur la tête, et tout le peuple Romain s'écria: " A Charles-Auguste, couronné par dieu, grand et pacifique empereur des Romains, vie et victoire !" L'empire de Charlemagne comprenait toute la Gaule moins la Bretagne, que les Carolingiens ne soumirent pas plus que n'avaient fait les Mérovingiens; le nord de l'Espagne, jusqu'à l'Ebre; l'Italie, jusqu'au Garigliano; l'Allemagne du nord, jusqu'à l'Elbe, L'Allemagne du sud, jusqu'à la Theiss, affluent du Danube. L'empire était entouré de peuples tributaires. Charlemagne fit mettre par écrit les lois de plusieurs des peuples qui lui obéissaient. Il les gourverne tous avec une grande sagesse. Chaque année, vers le mois de mai, il réunissait l'assemblée générale des Francs. On y venait de tous les points de l'empire. Charlemagne s'informait alors de ce qui se passait dans toutes les provinces. Il voulait savoir si les peuples étaient tranquilles, si la justice était bien rendue àses sujets. Dans ces grandes assemblées, les évèques et les grands siègeaient à part.
L'empereur leur donnait connaissance des mesures qu'il avait l'intention de prendre pour le bien du peuple. Elles étaient écrites dans des projets de lois, appelés capitulaires.
Les évèques et les grands délibéraient; après quoi, l'empereur décidait et faisait la lois.
Ainsi l'autorité de Charlemagne était très grande: il était à peu de chose près, le maitre absolu de son empire. Les provinces étaient administrées par des comtes qui commandaient les hommes d'armes, et rendaient la justice, et percevaient les impots. Un certain nombre de comtés formait une légation soumise à la surveillance d'un légat ou envoyé royal, qui veillait à ce que les ordres du roi fussent exécutés. Charlemagne n'oubliait rien de ce qui pouvait rendre ses sujets heureux et ses états plus tranquilles. Il s'occupait dans ses capitulaires de beaucoup de chose différentes; on y trouve à la fois des conseils de morale et des règlements administration pour ses fermes.
Ces réglements étaient nécessaires; car les principaux revenus de l'empereur étaient ceux qu'il tirait de ses domaines. Il y avait eu au temps de l'empire Romain des impots publics; mais ils avaient disparu sous les derniers Mérovingiens. Charlemagne voulut aussi faire sortir ses peuple de l'ignorance ou les avaient plongés plusieurs siècles d'invasions, de guerres civiles et de misère.
Il fit venir auprès de lui les savants les plus distingués, comme Alcuin qui était né en Angleterre
et comme le Franc Eginhard, qui écrit son histoire. Il ordonna aux évèques de former des écoles
d'enfants dans leurs diocèses, auprès des églises et des monastères; il voulut qu'il y eut dans ces
écoles des livres de chant, de calcul, de grammaire. Il établit une école dans son palais, et quelquefois
il assitait aux leçons et distribuait aux élèves les recompenses et le blame. Il se mit lui-meme à
apprendre presque toutes les siences qui étaient connues de son temps, et il sut parler le latin comme sa langue maternelle.